l'église de St-Pierre aux Liens
le Vieux Moulin
Photos Anciennes
l'Eglise de St-Pierre aux Liens
HISTOIRE ( extrait du bulletin municipal de 2014 ) :
La date de son édification est approximative, la première mention écrite date du 26/08/1129.
Elle est apposée sur une charte du cartulaire de l'abbaye de St Victor de Marseille, qui atteste la donation faite par l'évêque de Gap Pierre Grafinel des églises de Sourribes et St Romain à cette abbaye. Dans ce document apparaît l'existence d'une deuxième église qui était située au hameau, elle porte le nom de Saint Romain. (Détruite en 1906,
nous pouvons situer son emplacement sur la place Louis Sérignac à l'aide du cadastre napoléonien ainsi que des témoignages des anciens du village.
Une partie du carrelage restera visible jusqu'aux années 1960).
Pour ce qui concerne l'analyse des modes de constructions et décorations elle nous permet de dater l'édifice :
fin XI
ème début XII
ème siècle (ce qui correspond au premier art roman). Il est fort possible qu'elle ait été édifiée sur un ancien temple.
En 1244, Raymond Bérenger V comte de Provence donne en viager à la comtesse Béatrice de Savoie son épouse, divers châteaux dont celui de Sourribes.
A partir de cette date, il est occupé par des bénédictines indépendantes, l'abbaye connaît une période de prospérité.
La première abbesse dont nous connaissons le nom était Inda proche de St Victor. Toutes les abbesses qui lui succéderont seront issues de grandes familles Provençale et portent la crosse royale.
La découverte de deux rouleaux de parchemin à Peipin, conservés aux archives de Digne-Les- Bains attestent la reconnaissance de l'abbaye en 1345.
Au XV iéme siècle, la Provence connaît une période de décadence qui affectera toutes les abbayes.
C'est en 1464 que l'abbaye de Sourribes sera rattachée à l'abbaye de St-Clair de Sisteron qui délèguera un curé pour célébrer les offices. Il résidera au presbytère, situé au nord de l'église et séparé de celle-ci par le cimetière.
Après la révolution, les édifices religieux deviennent propriété de la commune.
Le presbytère et les bâtiments du couvent seront petits à petit vendus à des particuliers.
Le cimetière sera transféré hors du village où il se trouve encore aujourd'hui.
Parmi les curés qui se sont succédés au village, seul le nom I'abbé Gravier est mentionné par les anciens du village pour son coté bon vivant et amateur de pétanque.
A sa demande, les villageois déposèrent dans son cercueil une bouteille de vin et ses boules cloutées. Sa tombe est toujours visible au cimetière de Sourribes.
Pour autan! il n'a pas négligé sa tache sacerdotale auprès de l'église. Il a fait un travail de mémoire remarquable en confiant toutes les archives restantes de l'église à l'évêché et don d'une pierre avec inscription en latin au musée de Digne les Bains.
DESCRIPTIF DU BÂTIMENT
L'entrée située sur la façade ouest est fermée par une petite porte clavée.
Au-dessus nous pouvons observer un oculus avec vitrail de facture récente.
En 1906 un clocher mur situé au- dessus de la porte d'entrée qui menaçait de s'effondrer a été détruit et remplacé par un clocher tour sur sa gauche.
La nef est rectangulaire, sans travées, couverte d'un plafond ; selon l'abbé Féraud, celui-ci aurait remplacé une voûte en 1683 suite à un incendie.
On suppose que la couverture primitive était farte d'une charpente en bois.
Sur le mur sud de la nef nous pouvons voir : trois fenêtres fermées par des vitraux provenant d'une ancienne église de Salignac et un petit autel dédié à Marie.
L'abside, en hémicycle, voûtée en cul-de-four, est un peu plus étroite et basse que la nef.
Deux niches situées de chaque cotés de l'autel abritent les saints du village : St-Clair et St-Pancrace.
L'autel en marbre blanc : don fait par Augustine Brun en 1869 (les héritiers mécontents ont demandé d'être dédommagés, sans succès).
Pour toute ouverture sur le chevet, nous avons une fenêtre en plein cintre fermée par un vitrail et une petite fenêtre d'axe en forme de meurtrière semblable à celles du XI ème siècle.
La façade nord a subit de nombreuses transformations, plus visible de l'extérieur.
A la demande du curé, une sacristie surmontée d'une pièce pour loger le sacristain est rajoutée au départ des religieuses. Elle est meublée d'un imposant chasublier.
Pendant l'édification du clocher campanile, un garage est ajouté a l'angle nord-ouest, puis en 1937, la petite chapelle latérale qui menaçait de s'effondrer à été transformée en abri pour marchants ambulants.
Sur la toiture se dresse un clocher mur à trois arcades, transversal.
A l'intérieur sur le mur sud, les fenêtres sont fermées par des vitraux provenant de l'église de Salignac.
L'extérieur de la façade n'ayant jamais été réhabilité, on peut observer des ouvertures murées : trois fenêtres en plein cintre très étroites et deux portes.
Le principal caractère de l’édifice lui vient de son abside à trois contreforts plats (extérieur) et des matériaux de construction de petites tailles. L'appareil est assemblé par un gravier grossier.
Documentations :
Geneviève Roziere Mémoire de maitrise (Université de Paris X - Nanterre)
J.-J.-M. FERAUD Histoire, géographie et statistique du département des Basses Alpes
Raymond COLLIER (La Haute Provence monumentale et artistique)
Archives départementales, mairie
le Vieux Moulin
Le moulin de Sourribes a une longue histoire liée à celle de l’abbaye (l’église actuelle), il a appartenu à celle-ci (qui date du XII
ème siècle) il figure déjà sur la carte de Cassini (vers 1780)
confisqué par l’état lors de la révolution Française, il fut vendu à des particuliers, pour ensuite revenir à la commune en 1930…
« Le moulin séculaire de l'abbaye de Sainte-Claire et son canal revêtent une importance considérable pour la population de Sourribes.
Il est situé au cœur de l'agglomération. Une transaction du 14 avril 1732 vise à simplifier la contribution des habitants de Sourribes à l'utilisation du moulin et prend la forme d'une cession sous conditions.
Le monastère abandonne la gestion à la communauté, à charge par les consuls de payer une rente annuelle pour le moulin. »
extrait du livre Philippe Nucho-Troplent « La vallée du Vançon » tome 2 page 185
L’histoire du « moulin » est liée à l’électrification du village car :
D’une part la commune demande dés 1928 le concours technique et financier de l’état pour la réalisation de son électrification.
Ce projet prévoit à cette date le rattachement au réseau de Volonne (qui ne convient pas au conseil municipal)
D’autre part le propriétaire de l’ancien moulin ayant laissé le bâtiment à l’abandon depuis une dizaine d’années, la mairie décide d’en faire l’acquisition en 1929 et de le rentabiliser.
Pour cela elle demande l’aide du génie rural car le projet est assez ambitieux.
Il se définit comme suit :
- L’aménagement du canal d’alimentation de l’ancien moulin,
- la construction d’une chambre de mise en charge et d’une cheminée d’équilibre
- l’installation d’une conduite forcées, d’une turbine et d’une dynamo à courant continu destinée à fournir une énergie nécessaire à l’alimentation du réseau électrique.
L énergie mécanique nécessaire au fonctionnement des appareils de l’usine agricole : broyeur à mais, meule à olive, presse hydraulique, scie circulaire et à ruban sera prise sur l’arbre d’accouplement de la turbine et de la dynamo.
De ce fait les dépenses pour la réalisation de cet ensemble peuvent être réparties sur trois postes, car en augmentant le débit du canal d’alimentation de la station hydraulique il servira également à l’arrosage des parcelles qu’il domine et ainsi demander des subventions sur les trois chapitres :
Electrification – Usine Agricole – Irrigation
La priorité de cette réalisation sera le canal d’arrosage et l’électrification.
C’est en 1935 que l’électricité entre pour la première fois dans les foyers Sourribois.
Le bon fonctionnement était l’affaire de tous. Parmis les taches les plus pénibles il fallait en hiver aller casser la glace à tour de rôle pour que la production d’électricité continu.
Pendant les années de guerre la réalisation de l’usine agricole est en suspend. Elle sera finalisé en 1948.
A partir du 30 octobre 1948 la distribution d’électricité est exploitée en Régie.
Le Directeur de régie aura à charge l’entretien et le fonctionnement de l’usine électrique et agricole ainsi que le canal. Le bâtiment comprend un appartement qui sera loué au directeur.
Le village produira sa propre électricité jusqu’en 1957.
A la suite du rattachement au réseau électrique de Volonne, le conseil municipal décide lors de la séance du 15 avril 1957 :
- de dissoudre La Régie électrique
- que le bail de location qui expire le 31 décembre 1957 ne sera pas reconduit
A partir du 18 novembre 1958 seul l’appartement continu d’être loué.
Actuellement, il y a 2 appartements au 1
er étage et une partie au rdc qui devrait être réhabilité en musée avec à l'intérieur les anciennes machines.